A l’occasion de la Journée mondiale du droit du travail des femmes, il est important de souligner les avancées réalisées en faveur de l’égalité professionnelle entre les sexes. Le secteur du bâtiment est traditionnellement considéré comme un milieu à dominante masculine, mais cela est-il encore vrai ?
De plus en plus de femmes font le choix de se lancer dans l’artisanat du bâtiment, que ce soit en tant qu’artisanes, ouvrières, gestionnaires ou entrepreneures. Les femmes sont davantage représentées et elles contribuent au développement du secteur. Elles sont aussi plus nombreuses à développer leurs compétences pour exercer des métiers de l’artisanat du bâtiment.
Nous avons souhaité nous intéresser aux parcours de ces femmes et aux défis auxquels elles sont confrontées. Nadine est formatrice, Estelle est coordinatrice, Magalie est élue, Bérangère est stagiaire. Toutes partagent leur expérience et leurs conseils pour celles qui souhaitent suivre leurs traces.
Aujourd’hui, nous avons rencontré Nadine HEMON, formatrice en gestion.
Nadine, pourquoi es-tu formatrice ?
Après plusieurs années passées dans des grands groupes où j’ai accompagné des dirigeants d’entreprise dans la maîtrise de leurs rentabilités ou leurs problématiques financières, j’ai ressenti le besoin de transmettre mon savoir-faire. J’ai d’abord enseigné à l’université de Nantes, avant de me rapprocher de petites entreprises pour les aider dans leurs décisions au quotidien.
Aujourd’hui, j’interviens pour l’ARFAB Formation, où j’ai pour mission d’accompagner les artisans dans l’acquisition de nouvelles connaissances pratiques qu’ils pourront rapidement mettre en œuvre dans leur entreprise : comprendre où et comment on gagne de l’argent dans son entreprise, prévoir et contrôler ses résultats sont essentiels pour l’avenir et la longévité d’une entreprise.
Au-delà de l’enseignement, j’ai aussi un rôle de facilitatrice pour animer les groupes de formation et favoriser les échanges entre apprenants. Le partage d’expérience est toujours enrichissant. J’ai à cœur de guider les stagiaires dans la réalisation de leurs dossiers de fin de formation et je les aide à réviser pour les examens. Je considère que ma mission est réussie si au cours d’une journée de formation, les stagiaires ont augmenté leurs compétences dans la bonne humeur.
As-tu été confrontée à des difficultés en tant que femme formatrice ?
En formation, la légitimité du formateur ou de la formatrice vient naturellement par ses compétences, et les stagiaires ont souvent plus de facilité à poser des questions à une formatrice plutôt qu’à un formateur.
Bien que le secteur de l’artisanat du bâtiment soit majoritairement masculin, travailler dans ce milieu n’a pas toujours été facile. Pour ma part, j’ai toujours considéré le fait d’être une femme comme un atout, un élément différenciant.
Comment vois-tu l’avenir de la formation dans l’artisanat du bâtiment et quel rôle les femmes y joueront-elles ?
La gestion d’une entreprise artisanale nécessite de plus en plus de compétences dans des domaines variés (stratégie, technique, réglementaire, management, comptabilité, digital, etc.) que la formation permet et permettra d’acquérir et de renforcer. Je pense que de plus en plus de femmes seront formées. Les groupes de formation de responsables d’entreprise artisanale du bâtiment sont de plus en plus souvent mixtes, et le nombre de femmes dans les groupes augmente d’année en année. Nous tendons vers une parité dans ce secteur.
Et si j’ai un conseil à donner à des femmes qui souhaitent se lancer dans la formation, je leur dirais : « Osez ». Il ne faut pas se mettre de freins parce qu’on est une femme.
Vous pouvez retrouver l’interview avec Estelle IMAMBAKAS, coordinatrice de l’ARFAB ici.
Vous pouvez retrouver l’interview avec Magalie PHILIPPE, élue de l’ARFAB ici